5 Août 2019
La situation locale est alarmante aussi bien pour les eaux superficielles que pour les eaux profondes.
Depuis l’automne 2018, les précipitations connaissent un déficit par rapport à la normale de 20 % en France ainsi que dans l’Ain, ce qui n’a pas permis de remplir correctement les nappes phréatiques.
Par ailleurs, les conditions météorologiques de cet été, notamment marquées par deux épisodes caniculaires, conduisent à un assèchement des cours d’eau et des plans d’eau.
Au niveau national, le Gouvernement s’est emparé de cette problématique vitale pour les territoires et leurs habitants. Ainsi, depuis le début de l’année 2019, plusieurs réflexions ont été menées et plusieurs rapports ont été rendus :
• celui concernant l’adaptation de la France aux dérèglements climatiques en 2050, produit par la délégation à la prospective du Sénat, conclut sur des projections alarmantes ;
• il en est de même des conclusions de la seconde séquence des Assises de l’eau qui ont été remises aux ministres de la Transition Écologique et Solidaire (MTES) et de l’Agriculture et de l’Alimentation (MAA). Il est proposé, pour faire face au dérèglement climatique qui affecte la ressource en eau, un pacte de 23 mesures, concernant tous les usages de l’eau. Celles-ci donnent notamment priorité aux économies d’eau, avec un objectif de réduction des prélèvements en eau de 10 % en 5 ans et de 25 % en 15 ans.
Lors du cinquième comité départemental de vigilance sécheresse de l’année 2019 qui s’est tenu le 26 juillet, l’ensemble des acteurs et représentants des usagers de l’eau réunis autour du préfet de l’Ain, après avoir partagé des données scientifiques et des constats de terrain, ont reconnu que nous subissons actuellement une sécheresse historique que la pluie et le rafraîchissement de ces derniers jours ne suffiront pas à enrayer.
En conséquence, le Préfet a décidé :
• pour les eaux superficielles :
• de placer en situation de « crise », les bassins de gestion de la Bresse et de la Dombes ;
• de placer en situation d’« alerte renforcée », le bassin de gestion du Haut-Rhône ;
• de maintenir en situation de vigilance, le bassin de gestion du Bugey.
• pour les eaux souterraines :
• de placer en situation de « crise », le bassin de gestion « Dombes-Certines » ;
• de maintenir en situation de vigilance, les bassins de gestion de la Plaine de l’Ain et du Pays de Gex.
Pour les communes se trouvant sous 2 niveaux d’intensité de sécheresse différents entre les eaux superficielles et les eaux souterraines, le niveau d’intensité de sécheresse le plus contraignant est retenu.
En situation d’alerte renforcée ou de crise, les prélèvements et l’utilisation de l’eau sont limités ou interdits, conformément aux dispositions définies au sein de l’annexe 7 de l’arrêté-cadre du 16 avril 2019.
Toutefois, des adaptations permettent aux agriculteurs de poursuivre, jusqu’au 20 août, une irrigation a minima afin de garantir le bon développement des cultures mises en place.
Les prélèvements dans le Rhône et la Saône ne sont pas concernés par les présentes mesures de restrictions.
Les mesures de limitation ou d’interdiction sont inscrites dans un arrêté préfectoral signé le 2 août 2019, qui est consultable en dessous de cette information.
Elles sont applicables dès publication de l’arrêté du 2 août 2019 au recueil des actes administratifs.
La situation de vigilance n’entraîne pas de restrictions particulières, mais il est recommandé à chacun (particulier, collectivité, acteur économique) de veiller à sa consommation d’eau (remplissage des piscines, arrosage, bains, lavages divers…), que ce soit à partir des prélèvements dans les cours d’eau, dans les nappes ou à partir des réseaux de distribution d’eau publics, et cela sur l’ensemble du département. Chaque citoyen se doit d’être vigilant et de faire preuve de civisme pour éviter de porter atteinte à la ressource en eau, bien précieux pour tous les usagers.